Sevrage Tabagique

Si vous avez décidé d’arrêter de fumer, vous pouvez entreprendre votre démarche seule. Néanmoins, si vous en ressentez le besoin, adressez-vous à votre pharmacien, vous pouvez bénéficiez d’un traitement de substitution nicotinique. Il augmente vos chances de réussir de 50 % à 70 %. 

Si vous avez décidé d’arrêter de fumer, vous pouvez entreprendre votre démarche seule. Néanmoins, si vous en ressentez le besoin, adressez-vous à votre pharmacien, vous pouvez bénéficiez d’un traitement de substitution nicotinique. Il augmente vos chances de réussir de 50 % à 70 %. 

Les substituts nicotiniques existent sous plusieurs formes : patchs (à diffusion lente), ou formes orales (gommes, pastilles, patch, ou inhaleur), d’action rapide. Ils contiennent un dosage en nicotine plus ou moins important.

Comment se préparer à l’arrêt du tabac ? :

  • Il  est conseillé d’arrêter le tabac hors période de stress.
  • On évite de cumuler arrêt du tabac et régime amaigrissant.
  • Prévenir son entourage pour qu’il encourage l’initiative.
  • Anticiper les difficultés en organisant son emploi du temps pour s’occuper au maximum : sorties, sport…
  • La veille jeter toutes les cigarettes.

Les premières 48h ne sont pas évidentes mais les symptômes de manque disparaissent vite. Les bienfaits ressentis comme la récupération du goût et de l’odorat, meilleure haleine, amélioration du souffle, disparition de la toux, liberté retrouvée encouragent l’ancien fumeur.

 

Test de dépendance à la nicotine

Avant l’arrêt du tabac, il est intéressant de connaitre votre degré de dépendance à la cigarette. Pour cela prenez quelques minutes pour effectuer le Test de Fagerström.

Un autre test permet d’évaluer la dépendance psychique à la cigarette : Test de Horn.Ce test permet de mieux comprendre et d’identifier les facteurs qui poussent à fumer.

 

Méthodes d’aide au sevrage tabagique recommandées par la HAS 

En première intention

  • Accompagnement par un professionnel de santé : soutien psychologique, conseil 
  • Traitements nicotiniques de substitution (TNS) 
  •  Soutien téléphonique : la ligne Tabac Info Service (3989). Information, conseils et orientation du fumeur. Suivi personnalisé et gratuit par un tabacologue.                                                                                                                                                       
  • Outils d’auto-évaluation : le site de référence www.tabac-info-service.fr Accompagnement 100 % personnalisé et gratuit. Avec cette appli nouvelle génération, transformez vos proches en supporters, contactez un tabacologue en cas de besoin et bénéficiez de contenus variés pour ne pas craquer dans les moments difficiles.

En deuxième intention: Varénicline (Champixâ) ou Bupropion(Zybanâ).

Un traitement bien adapté permet de soulager les symptômes de sevrage et de limiter la prise de poids. Une rechute ne doit pas être considéré comme un échec mais comme une étape vers l’arrêt final. 

Messages clés sur les TNS

- Les TNS permettent de soulager les symptômes de sevrage à la nicotine et de réduire l’envie de fumer, qu’il s’agisse d’un sevrage total immédiat ou progressif. Leur utilisation n’exige pas un arrêt total immédiat du tabac. La nicotine présente dans les TNS arrive au cerveau sans passer par les poumons et soulage la sensation de manque.

- Les TNS sont indiqués chez les personnes dépendantes à la nicotine âgées d’au moins 15 ans (voire 18 ans pour certains TNS). Il n’existe aucune contre-indication aux TNS, en dehors des non-fumeurs et de l’hypersensibilité à l’un des composants. Leur utilisation est recommandée chez les patients coronariens et chez les femmes enceintes.                               

-Les patchs permettent d’obtenir une nicotinémie relativement constante au cours de la journée. Les formes orales permettent de gérer les envies ponctuelles de fumer. La combinaison d’un patch avec des formes orales est plus efficace qu’une forme unique de TNS. Elle permet une meilleure adaptation du traitement de substitution. 

-La prise persistante de cigarettes sous patch nicotinique n’est pas dangereuse. Elle traduit le plus souvent un sous-dosage et doit conduire à réévaluer le dosage utilisé.

- Les TNS doivent être utilisés à dose suffisante et sur une durée suffisamment prolongée d’au minimum trois mois pour prévenir les rechutes. Pour une meilleure efficacité, il est préconisé d’associer les TNS à un accompagnement psychologique.

Modalités de prescription et de remboursement des TNS 

Ces traitements peuvent être prescrits par de nombreux professionnels de santé : médecins (y compris le médecin du travail), sages-femmes, infirmiers, chirurgiens-dentistes, masseurs-kinésithérapeutes. Les sages-femmes peuvent aussi les prescrire à l'entourage de la femme enceinte ou accouchée. Une prescription d’un de ces professionnels est nécessaire pour pouvoir bénéficier d’un remboursement.

Depuis 2007, les substituts nicotiniques sont pris en charge sur prescription, dans le cadre d’un forfait annuel, à hauteur de 150 € par an et par personne.

Depuis 2018, plusieurs de ces traitements ne sont plus pris en charge dans le forfait car ils sont désormais remboursables à 65 %, sur prescription. Les complémentaires santé prennent en charge le ticket modérateur de ces médicaments.
Cette prise en charge permet de supprimer l’avance de frais chez le pharmacien, nécessaire dans le cadre du forfait, et d’avoir le même tarif dans toutes les pharmacies.

À titre transitoire, le forfait d’aide au sevrage tabagique de 150 € est maintenu jusqu’à la fin de l’année 2018, pour les autres substituts non remboursables.

Consultez la liste des substituts nicotiniques pris en charge par l’Assurance Maladie avec leur modalités de remboursement (forfait de 150 € par an jusqu’au 31/12/2018 ou médicament remboursables à 65%).

À noter que vous n'êtes pas obligé d'acheter en une seule fois le traitement qui vous a été prescrit ; vous pouvez échelonner vos achats.

Comment adapter la posologie de TNS ? 

La posologie initiale doit être adaptée au niveau de dépendance à la nicotine (score au test de Fagerström). Il est fréquent d’utiliser l’équivalence « 1 cigarette manufacturée = 1 mg de nicotine » pour savoir à quel dosage débuter le traitement. 

Il est recommandé d’ajuster la dose de TNS dès la première semaine de sevrage en fonction de la présence de : 

Signes de sous-dosage: trouble de l’humeur, insomnie, irritabilité, anxiété, difficultés à se concentrer, augmentation de l’appétit, fébrilité, persistance de pulsion(s) à fumer.

Signes de surdosage (plus rares) : palpitations, céphalées, bouche « pâteuse  » (impression d’avoir trop fumé), diarrhées, nausées, sensations vertigineuse, insomnie.

Pour adapter le dosage, il est préconisé de combiner des formes orales aux patchs et d’associer plusieurs patchs pour atteindre la dose journalière nécessaire.

Patchs nicotiniques :

  • les patchs « 24 h » disponibles sous 3 dosages : 7 mg/24 h, 14 mg/24 h et 21 mg/24 h.
  • les patchs « 16 h » disponibles sous 3 dosages : 10 mg/16 h, 15 mg/16 h et 25 mg/16 h.

 Coller un patch chaque matin dès le lever, sur une peau sèche, saine et non pileuse (face externe du bras, haut de la fesse…). Un délai d’environ 1 à 2 heures après la pose est nécessaire pour atteindre une nicotinémie stable. Retirer le patch au coucher (patch « 16 h ») ou le lendemain matin (patch « 24 h »).                                                                          Changer le site d’application tous les jours pour diminuer le risque d’irritation cutanée. 

Il est possible de se doucher ou de prendre un bain avec un patch. Si besoin, il est possible de couper un patch en deux ou plus. 

Ne pas enlever le patch pour satisfaire une envie forte de fumer. Dans ce cas, réévaluer la posologie (suspicion de sous-dosage) et/ ou conseiller au fumeur de prendre une forme orale à la demande en complément. 

En cas de réveils nocturnes ou de cauchemars sous patch, le retirer avant le coucher. 

Gommes à mâcher nicotiniques

  • Gommes à 2 mg : à conseiller aux fumeurs faiblement ou moyennement dépendants
  • Gommes à 4 mg : à recommander aux fumeurs fortement dépendants.

 Mâcher la gomme très lentement. Puis, la garder plusieurs minutes contre la joue. Alterner pendant 30 minutes des temps de mastication très brefs avec des pauses. Ne pas laisser la gomme tout le temps au même endroit.   

À utiliser chaque fois que l’envie de fumer apparaît. Ne pas attendre que celle-ci soit trop forte avant de réitérer la prise.                                                                                                                    Éviter l’ingestion de boissons acides (café, jus d’orange,… ) dans les 15 minutes précédant la prise (diminution de l’absorption de la nicotine).

La posologie moyenne en début de sevrage est de :

  • En association aux patchs : 5 à 6 gommes/jour. 
  • En monothérapie : 8 à 12 gommes/jour, à répartir régulièrement sur la journée. 
  • Ne pas dépasser 30 gommes à 2 mg ou 15 gommes à 4 mg par jour

Comprimés ou pastilles à sucer, comprimés sublinguaux 

- dosage de 1 mg, 1,5 mg et 2 mg : à conseiller aux fumeurs faiblement ou moyennement dépendants.                                                                                                                                                      - dosage de 2,5 mg et 4 mg : à recommander aux fumeurs fortement dépendants.

À sucer ou laisser fondre sous la langue, pendant 20 à 30 minutes. Ne pas croquer ni avaler. 

Inhaleur

 L’inhaleur ressemble à un fume-cigarette dans lequel se trouve une cartouche contenant 10 mg de nicotine. En aspirant à travers l’embout en plastique, l’air se charge de micro-goutelettes de nicotine qui viennent se déposer sur la muqueuse buccale. Contrairement à ce que son nom pourrait laisser supposer, l’inhaleur ne s’accompagne d’aucune inhalation profonde de nicotine (pas de « shoot », mais diffusion lente au niveau de la muqueuse buccale).

Aspirer une « bouffée » comme avec une cigarette. Ne pas aspirer fortement (risque de toux). Après ouverture, utiliser la cartouche dans les 12 heures (évaporation de la nicotine).

Spray buccal 

Chaque pulvérisation délivre 1 mg de nicotine. À pulvériser sur la face interne de la joue et faire circuler le produit avec la langue. Ne pas pulvériser dans le fond de la gorge (risque de hoquet). Ne pas inhaler lors de la pulvérisation. 

À utiliser aux moments habituels de fumer ou chaque fois que l’envie de fumer apparaît. Éviter de déglutir pendant les quelques secondes qui suivent la pulvérisation.

Les petits maux associés à l’arrêt du tabac

Ces perturbations sur l’organisme sont transitoires et peuvent être améliorées par quelques conseils simples :

Étourdissementspendant 1 à 2 jours suivant l’arrêt du tabac.
Faire quelques respirations lentes et profondes comme des bâillements, s’étirer.

Fatigue, troubles de la concentrationpendant 2 à 4 semaines.

Pour éviter ce phénomène, il est conseillé de dormir suffisamment, bouger, manger de bonnes choses, boire beaucoup d’eau. Prendre de la Vitamine C et du carotène.

Insomnies, anxiété, tendance dépressivejusqu’à 3 semaines.

  •  Éviter les excitants (café, alcool, cola): se limiter à 3 tasses de café/jour et jamais après 15h
  •  Prendre du magnésium et de la vitamine B6 pour diminuer l’excitabilité neuronale et la transmission neuromusculaire.

Toux sur une durée d’une semaine. Boire beaucoup d’eau  pour faciliter l’expectoration, faire du sport ou des exercices de respiration.

Constipation
Pendant les 3 à 4 semaines suivant l’arrêt du tabac, il est conseillé de boire beaucoup d’eau (1,5 à 2l/j), et de consommer des fruits, des légumes crus, des produits céréaliers entiers, ainsi que de bouger pour éviter cette constipation.

Faim
Ce trouble dure quelques semaines. Vérifier si c’est vraiment de la faim, ou l’envie d’avoir quelque chose dans la bouche. Grignotez en petites quantités, et des aliments bons pour votre santé.

Gout pour les aliments sucrés
Pendant quelques semaines suivant l’arrêt du tabac, on peut ressentir un goût prononcé pour les aliments sucrés car la nicotine influencerait sur la glycémie. Il est conseillé dans ce cas de consommer un en cas riche en protéines (yaourt, fromage).

Envie obsessionnelle de fumer
Ce trouble dure environ 2 semaines. Plus on la laisse grandir, plus elle devient intense :

  • Réagir rapidement, faire quelque chose que l’on aime
  • Éviter les lieux enfumés: zone fumeurs…
  • Réévaluer avec votre médecin votre traitement d’accompagnement.

Irritabilité
La durée de ce trouble est variable. Le corps privé de sa drogue réagit par un stress pouvant provoquer impatience, irritabilité, colère. Ce phénomène est normal : vous êtes en train de regagner votre liberté. Faire des choses agréables, rire le plus souvent possible.

Pression au niveau des yeux et de la tête
La durée de ce trouble est variable. Il est lié au fait que le manque de nicotine crée de la tension. Se détendre par de grandes inspirations, des étirements, des massages.