Crise de goutte

La goutte est une arthropathie inflammatoire fréquente. Elle est due à la formation et à l'accumulation de cristaux d'acide urique dans une articulation périphérique, au niveau cutané ou au niveau rénal, provoquant une inflammation douloureuse. La goutte ne se manifeste qu'après plusieurs années d'hyperuricémie quand les taux sont durablement supérieurs à 70mg/l ou 416µmol/l. La goutte atteint le plus souvent le gros orteil mais peut toucher aussi le coup de pied, la cheville, le genou, les doigts ou le coude. Plus de 80% des goutteux sont des hommes (le plus souvent entre 50 et 60 ans), les femmes sont presque exclusivement touchées après la ménopause.

Les symptômes

Une douleur brutale survient souvent la nuit. Elle est intolérable et donne des lancements. Rapidement l’articulation gonfle, devient rouge, luisante dite en « pelure d’oignions », très douloureuse au toucher et impossible à bouger. Juste avant la crise, on éprouve parfois un malaise général, des troubles digestifs, des fourmillements de cette articulation. La fièvre (parfois élevée), est fréquente.

 

Les facteurs déclenchants sont nombreux et variés, comme

  • consommation de fructose (sodas)
  • un excès alimentaire d'aliments riches en purine
  • Consommation alcoolique, d'alcool de bière (même bière sans alcool)
  • un traumatisme local,
  • des infections aigues,
  • une intervention chirurgicale,
  • un infarctus du myocarde,
  • insuffisance rénale
  • la mise en route d'un traitement hypouricémiant sans prévention par la colchicine,
  • Certains médicaments : diurétiques, Aspirine et salicylés à faible dose, oméprazole, chimiothérapie anticancéreuse, ciclosporine...

 

Evolution : La phase intercritique est souvent asymptomatique mais, en l'absence de traitement, la plupart des goutteux feront un nouvel épisode aigu dans les 2 ans suivant le premier accès.

On parle de goutte chronique lorsque les crises deviennent alors de plus en plus fréquentes, souvent poly-articulaires, d'une durée plus prolongée et sans symptômes entres les crises.

Taux d'acide urique dans le plasma (uricémie) : l'uricémie ne permet ni de confirmer, ni d'exclure le diagnostic de goutte. Un patient ayant une hyperuricémie peut ne pas développer la maladie, et l'hyperuricémie peut être normale au cours d'un accès aigu. Toutefois, l'uricémie sert de guide au traitement. Le traitement est considéré comme efficace si le taux d'acide urique est inférieur à 60mg/l (360µmol/L).

 

Conseil

Repos au lit avec, si possible, un arceau de lit au dessus du pied. Modérer l'exercice musculaire car il peut entrainer une augmentation de l'uricémie. Immobiliser l'articulation touchée (attèles).

Localement, appliquer du froid (poche de glace) 3 fois par jour pendant 30 minutes.

Paracétamol (maximum 4g/j), ne jamais utiliser d'anti-inflammatoire même en automédication en raison du risque d'insuffisance rénale aigue.

Certains aliments sont interdits car trop riches en acide urique mais d'autres peuvent favoriser le déclenchement d'une crise de goutte, alors même qu'ils n'apportent pas en soi d'acide urique.

 

Aliments interdits :

  • Abats (foie, langue, cervelle, tripes), Gibiers, rognons, canard, mouton, jambon maigre, potage aux extraits de viande, viandes séchées (ou fumées).
  • Crustacés, anchois, sardine, hareng, saumon, cabillaud, truite, carpe, brochet, caviar, maquereau.
  • Epinard, champignons, choux-fleur, oseille, lentilles, asperges, haricots secs.
  • Fromages fermentés
  • Chocolat
  • Graisse La quantité de viande doit être limité à 150g/jour pour les patients non traités par inhibiteurs de la synthèse d’acide urique.

Boissons interdites :

  • Vin blanc
  • Alcool
  • Champagne
  • Bière (même sans alcool)
  • Sodas sucrés (riche en fructose)

Aliments autorisés, à consommer à volonté (pauvres en purines) :

  • Lait et dérivés (200 à 500ml/j), fromage non fermentés
  • Boudin
  • Fruits, fruits secs (sauf cacahuètes, amandes), légumes
  • Pâtes, riz, semoule, céréales (blé, avoine, riz, etc), féculents (pomme de terre, tapioca, etc.), pain blanc, biscottes
  • Œufs
  • Miel, sucre, confitures

Boissons autorisées :

  • Boire 2,5 à 3, 5 l/j eaux bicarbonatées sodiques (sauf en cas d’hypertension) : vichy célestins, St Yorre Eaux minérales : Evian, Contrex, Volvic, Quézac ou eau du robinet
  • Lait écrémé et produits laitiers

Pyramide alimentaire adaptée aux goutteux (d’après Choi HK modifié) :

 

Oligothérapie : Manganèse-cobalt : 1 prise par jour en sublingual, puis 1 jour sur 2, puis 1 jour sur 3 en cas d'amélioration.

Phytothérapie :

Anti-inflammatoire

  • Cassis
  • Harpagophytum
  • Ortie (feuilles)
  • Frène (feuilles)
  • Contre-indiqué : reine des près, saule, HE gaulthérie

Dépurative et diurétique :

  • Aubier de tilleul
  • Bouleau
  • Artichaut
  • Pissenlit

Homéopathie :

Crise : 5gr en 7CH à prendre toute les 30min jusqu’à amélioration

  • Colchicum (hyperesthésie au contact léger),
  • Ledum palustre (si amélioration par le froid local)
  • Apis mellifica (œdème)
  • Lachesis mutus (couleur pourpre)
  • Belladonna (rougeur avec battement)

Traitement de hyperuricémie : 5gr en 5CH 2/jour ou 1 dose en 9CH/sem

  • Sulfur (si excès alimentaire)
  • Lycopodium (si ballonnement, aggravation après 17h)

Compléments alimentaires :

La vitamine C aurait un effet uricosurique à la dose journalière recommandée de 500 mg/jour.

Assurer la perte de poids :

En cas de surcharge pondérale, la perte de poids doit être progressive et l’alimentation doit rester équilibrée. Un régime pauvre en purine et une prise en charge des comorbidités sont nécessaires.

Les régimes trop sévères et les régimes hyper protéinés peuvent provoquer la survenue de crise de goutte.

Idées de recettes : http://www.crisedegoutte.fr/userfiles/2319/File/gouttemoica.pdf